S’il est une élection qui mobilise guère le débat politique et les
media, c’est bien celle de nos sénateurs, ces représentants au “Grand
Conseil des Communes de France”, “notables sans pouvoir” issus d’un scrutin
que peu de Français seraient à même d’expliquer dans ses finesses.
Alors pourquoi ce numéro d’Ardèche Actualités construit autour du résultat
du 27 septembre dernier ?
Peut-être tout d’abord pour faire œuvre pédagogique et rappeler que depuis deux siècles et presque sans discontinuer, nos Constitutions successives ont souhaité asseoir nos institutions sur le bicamérisme. Un choix contraire à certains de nos voisins et qui n’est pas allé sans débats et ambiguïtés quant à la nature, à la signification, des pouvoirs ainsi répartis.
Sûrement pour saisir l’occasion de brosser le portrait de quelques-uns des parlementaires ardéchois, sénateurs ou députés, qui ont laissé leur nom, sinon le souvenir de leurs actes, dans notre mémoire collective. De retrouver également, le temps d’une profession de foi, quelques-uns des débats qui animèrent l’Ardèche, autant (plus ?) que le reste du pays.
Mais surtout pour que chacun d’entre nous, au-delà de cet événement
ponctuel, à la lecture des élections anciennes ou plus récentes, oubliant
les clichés et les a priori sur l’Ardèche et son électorat, réalise
combien ce pays-là, multiple, complexe dans ses différentes facettes, ne se laisse
pas si facilement étiquetté.
En matière électorale, “les choses peuvent s’y retourner rapidement”,
nous dit Michel Appourchaux en conclusion de son analyse sur la géographie électorale
du département.
L’Histoire l’a démontré, les derniers scrutins l’ont confirmé.