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 Vue de Chomérac |
Sur la voie d'accès de la vallée du Rhône vers les
Cévennes, la plaine de Chomérac étend son écrin
jusqu'aux reliefs qui individualisent son territoire et lui donnent
son identité caractéristique. Ce sont le Barrès à l'est,
les Grads au nord, le Coiron au sud et à l'ouest. Plus loin, le
col de l'Escrinet laisse deviner le passage vers le Massif Central.
Chomérac, « porte
du Vivarais », écrivait Albin Mazon, on pourrait dire
aussi, porte de l'Histoire, porte de l'innovation.
L'étude que nous présentons dans ce Cahier n° 103
résulte des recherches et textes inédits d'une quinzaine d'auteurs.
Nous les remercions de nous avoir confié leurs travaux. Loin d'avoir voulu
atteindre l'exhaustif, nous avons privilégié l'inédit afin
d'élargir la connaissance de ce coin d'Ardèche.
Les premières pages invitent à la découverte
du milieu naturel et de la petite faune des vertébrés d'après
le texte et les illustrations de notre compatriote naturaliste, Charles Faugier.
Chomérac, « terre promise » des géologues,
haut lieu de la géologie internationale, attire et passionne des géologues
d'horizons divers pour un affleurement bien rare que Georges Naud porte à notre
connaissance. Notre éminent géologue a également réalisé un
travail des plus minutieux avec l'aide de Jean-Pierre Mur, afin de répertorier
les matériaux utilisés dans les constructions et d'expliquer leur
présence. Quant aux carrières locales, réputées depuis
des siècles, elles peuvent s'enorgueillir, entre autres, d'avoir édifié dans
la ville de Lyon, le Palais de Justice , l'Université Pasteur, la Basilique
de Fourvière.
Jacques Béthemont pose un regard de géographe
sur les paysages. Paysages humains dans lesquels est inscrite l'histoire des
activités : paysages agricoles, paysages industriels et urbanisés, évolution
des Grads, une véritable généalogie des paysages choméracois.
Entrons dans l'Histoire de cette cité très tôt habitée et actrice des grandes étapes événementielles. Jean-Pierre Mur étudie les origines et le développement du village autour de son château médiéval . Régine Ribeyre se penche sur les périodes troublées et destructrices des conflits religieux. Puis nous découvrons Chomérac aux grandes heures de la Révolution .
Ici l'économie rime avec innovation. « Et si c'était là que tout avait commencé ? ». Yves Morel , auteur d'une thèse sur le moulinage, retrace la période florissante de l'industrie de la soie qui est entrée en Ardèche par Chomérac. Activité dont les marques dans le paysage demeurent emblématiques : mûriers, aqueducs, usines, maisons de maître, quartier des affaires au cœur du village. Au rendez-vous de l'innovation citons également le premier essai de pont suspendu sur la Payre, la première ligne de chemin de fer en Vivarais et des industries innovantes telles que l'usine Suchier dont Édouard Leveugle nous retrace l'histoire.
L'agriculture représente une part importante de l'économie locale ; en effet, les terres fertiles offrent une bonne productivité. Envieux des rendements supérieurs, les paysans du sud du département disaient: « Si l'Ardèche était un mouton, Vallon et Chomérac en seraient les rognons ».
Aujourd'hui, Chomérac, dans la communauté des communes Privas-Rhône-Vallée, est en pleine expansion démographique avec 2 832 habitants.
Nous vous souhaitons une agréable lecture.
Marie-Jo VOLLE
