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CAHIER N° 104  (15 novembre 2009)

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cahier 104

Cadastre napoléonien autour de Privas
Une meulière à Payzac
Le moulin de Barry à Albon
Un rodet ou roudet ou rouet (roue horizontale d'entraînement)

Actualité

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ÉDITORIAL

Un passé révolu ?

On associe généralement le mot moulin à la mouture des céréales, au mouvement d'une meule rotati ve et au bâtiment qui l'abrite. Depuis Marc Bloch, on associe le moulin hydraulique au Moyen Âge, au système des banalités et à une première révolution industrielle. C'est oublier que le concept est bien plus ancien et que l'archéologie a aujourd'hui démontré qu'invention antique, le moulin hydraulique est aussi de diffusion antique. Le Moyen Age marque par contre effectivement sa généralisation et sa diversification en Vivarais (1). Les moulins à farine se multiplient, roues horizontales et verticales mettent en mouvement des meules de plus en plus performantes extraites de carrières spécifiques, les meulières.

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Le moulin Louche et son estanche ou écluse à Laval d' Aurelle

L'invention de l'arbre à cames au Xe siècle permet à la force mot rice d'actionner non seulement des meules mais aussi des marteaux, des battoirs puis des scies et des soufflets de forge par un mouvement alternatif et rectiligne.
Les moulins alors se diversifient et permettent la mécanisation de certaines étapes du travail artisanal. C'est à partir du XIVe siècle que les moulins à blé s'associent en Vivarais à des battoirs de draps ou d'écorce pour la tannerie, au XIVe encore qu'on trouve dans la documentation les premières scies hydrauliques mais il faut attendre le XVe siècle pour avoir mention d'une première "forge du martinet". Chaque cours d'eau, du plus petit au plus grand, chaque ville a peu à peu ses artifices. Les seigneurs tentent d'en garder la maîtrise et d'en imposer l'usage à tous ; c'est de plus en plus difficile au fil des siècles. La Révolution met fin à la banalité des moulins en abolissant les privilèges et les droits féodaux, mais depuis longtemps déjà tout un monde d'artisans, de marchands, de notaires gravite autour du moulin et en tire des revenus substantiels. Ce Cahier de Mémoire d'Ardèche et Temps Présent nous décrit comment ces hommes ont exploité l'énergie hydraulique, l'évolution technique de la meunerie, mais aussi l'évolution sociale, le lien croissant entre l'eau et l'argent. Lien qui signe le remplacement de nombreux moulins par des moulinages quand la soie devient plus rentable que le blé .

La plupart des moulins à farin ont cessé leur activité au début du XXe siècle. L'enquête de 1809 (2) mentionnait encore en Ardèche près de mille tournants c'est-à-dire près de mille couples de meules à moudre les céréales dans le département. Une enquête sur les stocks de farine en 1933 (3) n'évoque plus que vingt-trois meuniers. Plusieurs moulins reprennent une activité pendant la guerre, mais la deuxième moitié du XXe siècle, marque pour la plupart un arrêt définitif et pour beaucoup trop d'entre eux la disparition progressive de leurs bâtiments. Aujourd'hui le long des cours d'eau, trop souvent, seules des chambres d'eau dépourvues de leur mécanisme et une intense artificialisation des cours d'eau témoignent encore de siècles d'activité meunière.

Certains moulins rendus inutiles ont toutefois échappé à la destruction et sont aujourd'hui en cours de rénovation. D'autres, trop rares, fonctionnent encore. Ils ne sont pas évoqués ici, pas plus que les moulins à vent, autre aspect de notre patrimoi molinologique, mais ils feront l'objet d'un colloque en juin 2010, colloque dont les actes seront publiés par Mémoire d'Ardèche et Temps Présent.

Colette VÉRON

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Lanarce - Le moulin Gleyze

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