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![]() Les toits et le château d'Aubenas vus de l'ancien hôpital (résidence Saint-Antoine) |
Née autant d'une volonté politique que de la présence d'une activité artisanale déjà connue loin à la ronde, Aubenas, cité des Montlaur, a acquis très vite la réputation d' une ville de négoce. Dressé dès la fin du Xe siècle sur son éperon rocheux, le donjon d'un seigneur puissant dominait une plaine industrieu se , hérité des siècles passés, de l'Antiquité dit-on, sinon de la Préhistoire.
Les pages qui suivent ne sont pas assez nombreuses pour remonter si haut dans le temps. Une étude cependant a été menée par des auteurs de qualité sur les premières traces laissées par l'homme le long de la rivière Ardèche, sur les oppida du plateau de Jastres et sur les dernières découvertes de l'archéologie préventive. Elle sera publiée dans un prochain numéro de nos Cahiers.
C'est donc sur dix siècles d'Histoire que porteront les contributions
réunies ici, avec tout d'abord une interrogation sur les premiers
occupants et sur les limites des premiers remparts, sur l'origine même
du nom de la ville, puis une réflexion sur le pourquoi de cette réputation
et sur la manière dont le commerce, activité essentielle d'Aubenas
aujourd'hui, s'est accompagné dès l'origine d'un artisanat
et d'une activité proto-industrielle particulièrement dans
le domaine des textiles.
Ce fut, au temps du siècle des Lumières, la création de
trois manufactures royales de laine, de coton, de soie, cette dernière
conçue par Jacques Vaucanson pour répondre à la concurrence
des filatures et des moulinages italiens.
Ce fut plus tard, au XIXe siècle, la "déferlante moulinière",
nous dira Yves Morel, et avec elle la montée en puissa nce d'une bourgeoisie
déjà présente aux siècles précédents
mais qui de plus en plus conduit les destinées de la cité.
Aubenas dès lors prenait ses lettres de noblesse et développait son rôle de capitale de l'Ardèche méridionale, pôle économique au centre d'un réseau de communications porteur également d'une vie sociale.
Car Aubenas est aussi devenu un pôle de services au sens contemporain
du terme, mais très tôt et dès le Moyen Âge si
l'on veut bien étendre l'utilisation du terme aux siècles
passés. Au XIIIe siècle les monastères s'ouvrent et
avec eux les premiers "hospices" : les antonins sont un ordre
hospitalier mais d'autres maisons sont tenues par les dominicains, les cordeliers,
les clarisses. Plus tard, nombreuses furent les religieuses à apporter
leurs compétences à l'hôpital d'Aubenas.
Devenu Centre hospitalier de l'Ardèche méridionale, l'hôpital
d'Aubenas est confronté aux réformes en cours ; il doit demeurer
le centre de soins de proximité qu' il est au service du bassin de vie.
Mais Aubenas est également une cité qui offre un éventail de formations et rassemble nombre d'élèves et d'étudiants. La ville apporte par ailleurs de multiples services à une population qui depuis l'an 2000 connaît à nouveau une croissance démographique, à une population également venue des alentours, du bassin de vie et plus loin de l'Ardèche méridionale.
Des questions cependant se posent sur le devenir de la capitale du Bas-Vivarais.
Le développement de la ville et son adaptation au monde moderne en
sont une et la réflexion est ouverte sur la manière d'orga
niser la ville et ses abords dans le cadre du Plan Local d'Urbanisme et
du Projet d'Aménagement et de Développement Durable.
Mais le rôle d'Aubenas en tant que "centre" peut être
remis en cause selon la politique d'aménagement du territoire conduite
par le Dépa rtement, la Région, l'Etat. Aubenas demeurera-t-elle "centre" ou
deviendra-t-elle "satellite" ? Les voies de communication et sa capacité à attirer
l'activité socio-économique joueront un rôle essentiel
dans ce devenir.
La mise en valeur du patrimoine naturel et bâti de la ville également
pour que Aubenas soit aussi un pôle de découverte permanent à la
fois pour ceux et celles qui l'habitent, pour les Ardéchois qui lui
sont proches et pour leurs visiteurs.
Une ville riche de son passé, de son rôle de capitale, qui demande à poursuivre l'aventure dans l'ouverture au monde contemporain en demeurant fidèle à ses racines.
Pierre LADET