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CAHIER N° 110  (15 mai 2011)

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cahier 109

Le montage de la couverture a été effectué par Anne Ladet
Les photographies sont extraites des collections des Archives départementales de l'Ardèche et de la collection Dalzon (viaduc de Largentière et garage)

Éditorial, Pierre Ladet

Première partie - Une ardèche terre de photographes

Deuxième partie - Histoire et actualité de l'Ardèche à travers la photographie

Actualité

Et encore, en libre accès sur ce site...


ÉDITORIAL

Témoins de la vie...

Aristote, dit-on, observait déjà l'image inversée d'une scène produite par la lumière filtrant à travers un petit trou aménagé dans le mur d'une pièce noire . Al Hazen parlait au Moyen Âge de « chambre noire », comme plus tard Léonard de Vinci. Il faudra attendre cependant les travaux de Nicéphore Niepce, à partir de 1812, pour que l'on puisse parler d'image négative sur chlorure d'argent puis d'image positive directe et avec Talbot, en 1835, d'image positive obtenue à partir d'un négatif. Isidore Niepce, fils de Nicéphore, poursuivit l'œuvre de son père. Avec Daguerre et la complicité d'Arago, les deux inventeurs obtinrent une pension à vie pour le Daguerréotype, cette image positive obtenue sur une couche d'argent sur plaque de cuivre, un procédé que l'État acheta de cette manière. Le procédé sera abandonné en 1860 alors que se multiplient les recherches sur la photographie négative et le tirage multiple en positif ce que ne permettait pas l'invention de Daguerre.

Les grands esprits du siècle s'emparent alors de la photographie, Victor Hugo et Émile Zola deviennent de fervents adeptes, la photo de famille remplace le portrait réservé jusque là aux plus aisés. L'invention de la photographie ne signifie pas dans l'immédiat naissance d'un art nouveau, pourtant des peintres acquièrent les premiers appareils, ainsi Degas, Toulouse-Lautrec ou encore Bonnard.

Le portrait de famille n'est pas le seul sujet qui attire le photographe amateur ou déjà professionnel : les réalisations de l a révolution industrielle sont fixées sur les pl aques de verre, les événements pol itiques ou les catastrophes deviennent reportages photographiques, la guerre elle-même, ainsi celle de Crimée en 1855.

Les Ardéchois aussi s'approprient très vite l'invention ; ils vont participer à son perfectionnement et surtout l'utiliser.

On trouvera dans ces pages un daguerréotype, le portrait d'un propriétaire de Vernoux par ailleurs président des Pénitents de la paroisse, preuve de la pénétration, très tôt, des techniques photographiques au cœur de notre département. Plus tard ce sera l'abbé Tauleigne, connu pour son esprit inventif, qui apportera une contribution à la photographi e des couleurs et à la projection stéréoscopique. Camille Artige, artiste - photographe, sera à l'origine d'une activité économique autour de la carte postale en Ardèche.

Mais surtout, nombreux sont les Ardéchois qui très vite se saisissent de la chambre noire sur son trépied et parcourent familles et paysages, fixant ainsi la vie en même temps qu'ils œuvrent pour un patrimoine qui parfois aujourd'hui nous échappe et ne pourrait être totalement restitué par l'archive écrite sans l'aide de l'image.

Il faut, à ce titre, savoir gré aux équipes des Archives départementales du travail effectué depuis de nombreuses années dans la collecte, le classement et la conservation de collections photographiques d'importance. Le département de l'Ardèche est détenteur d'un fonds de valeur, toujours en développement à travers d'autres acquisitions de photographies anciennes mais également grâce à l'action d'Éric Penot, photographe du service.

Les pages de ce Cahier sont d'abord un hommage à ces photographes d'hier, professionnels parfois, amateurs souvent, ici la famille Ollier de Saint-Cirgues-en-Montagne, là le desservant d'une paroisse ou encore une Gabrielle Cabaret au service des familles de Vernoux qui envoient la photo « des petits » a un père parti pour le front.

Des photos techniquement de qualité mais qui montrent également le talent de celui ou de celle qui cadrait le portrait, le paysage, et savait instinctivement ou pour l'avoir appris quelque part comment composer la scène et la restituer pour toujours.

Des photos enfin qui participent à l'Histoire, à notre connaissance des us et coutumes, ainsi avec les coiffes des femmes du Plateau, ou d'un patrimoine architectural, monumental ou vernaculaire, mais qui nous donnent aussi à lire les transformations du paysage, souvent très récentes, signes d'un aménagement du territoire voulu, plus ou moins maîtrisé, ou d'une évolution subie.

Des photos qui, du XIXe siècle finissant au début du XXIe siècle, témoignent de la vie en Ardèche...

Pierre Ladet

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