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Ce Cahier se propose de retracer pour l'Ardèche l'évolution des moyens qui ont permis d'établir des réseaux de communication, à commencer par la poste avec la distribution et la collecte des lettres dès le XIXe siècle, le téléphone au XXe siècle et actuellement l'extraordinaire développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC).
Trois grandes parties correspondant à ce découpage nous ont paru s'imposer. La première, essentiellement consacrée à la poste, nous rappellera ce que fut l'arrivée du facteur rural dans nos campagnes. Timbrer une lettre, la poster, recevoir du courrier, le journal à domicile, où que l'on habite, tout cela est banal et pourtant si nous bénéficions (encore pour le moment...) de tels services, cela a été le fruit il y a plus de cent cinquante ans d'une volonté politique à laquelle il faut rendre hommage. La figure emblématique reste « le facteur » qui, avec sa « tournée », est la concrétisation vivante de ce « maillage démocratique » du territoire. Nous parlerons longuement de lui.
Dans une deuxième partie, nous évoquerons l'invention du téléphone et de ceux qui contribuèrent à promouvoir les nouveaux réseaux que nécessitait son installation. Ce fut une véritable révolution dans la communication entre les personnes, abolissant les distances et donc le temps pour la transmission des nouvelles ! Le télégraphe électrique arrivait au bureau de poste comme le téléphone à ses débuts. Puis le téléphone fut installé chez les particuliers mais, dans nos campagnes ardéchoises, il ne se banalisera avec « l'automatique » que dans les années 1970. Viendra ensuite le téléphone mobile et un nouveau maillage par relais, nécessaire à la couverture de tout le département avec les revendications pour une meilleure couverture des zones où « il ne passe pas »... car qui dit techniques nouvelles, dit nouveaux réseaux et nouvelles contraintes ! Il y a ceux qui peuvent en bénéficier rapidement et les autres... Toujours de nouvelles inégalités à réduire !
Les possibilités de communiquer se sont considérablement diversifiées. La course au « toujours plus rapide » ne ralentira pas. C'est à partir du réseau téléphonique que passera « Internet » au moins pour un temps et dont nous parlerons dans la troisième partie. Là encore, la technologie évolue vite et l'installation du « haut débit » est une revendication forte car elle conditionne l'avenir économique des « pays ». Les entreprises pour rester compétitives ont besoin d'être raccordées à un réseau qui soit le plus performant possible, concurrence oblige.
Si ce numéro des Cahiers de Mémoire d'Ardèche et Temps Présent fait une large part à l'Histoire, il est aussi en prise directe avec une actualité très sensible concernant les réseaux postaux en milieu rural. En Ardèche, saura-t-on concilier à la fois les exigences pour les nouvelles technologies et pour le maintien du lien social qu'assure notamment La Poste ?
Une démocratie ne se conçoit pas à plusieurs vitesses. Elle se mesure à la façon dont elle traite chacun de ses citoyens dans la vie de tous les jours. Qu'y a-t-il de plus quotidien que la poste ? Cela avait été compris dès 1830. Espérons que ce ne sera pas oublié demain.
Pierre COULET
