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CAHIER N° 90  (15 mai 2006)

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cahier 90

Fontaine dans un hameau de la commune de Ribes (cliché Michel Rouvière)

Actualité - Portraits - Forum

Et encore, en libre accès sur ce site...

Voir par ailleurs les Cahiers 11/12 et 15 (1986-1987), « Aici l'aiga es d'aur ».


ÉDITORIAL

De l'eau pour tous ?

Ce Cahier de Mémoire d'Ardèche et Temps Présent a pour thème la ressource en eau et ses usages. Il s'agit d'un sujet très vaste que nous ne prétendons pas avoir couvert entièrement tant il implique d'acteurs et de conséquences au quotidien, notamment au niveau des pollutions. Les articles ici rassemblés traitent donc d'un certain nombre de points touchant à l'eau en Ardèche, à sa disponibilité, à la qualité des rivières et des écosystèmes aquatiques, mais aussi à l'évolution des pratiques et des comportements.

   Ouvrir le robinet quand on a besoin d'eau est un geste banal, et même si des arrêtés préfectoraux en limitent parfois l'usage en été, les coupures véritables sont rares... L'eau est donc considérée aujourd'hui comme un bien naturellement disponible. En Ardèche, il y a, ne serait-ce qu'une cinquantaine d'années, cette disponibilité n'allait pourtant pas de soi... L'habitat dispersé est important et l'implantation des fermes était étroitement dépendante de la présence d'une source, d'une « bonne source » qui même si elle avait un débit réduit en été, ne tarissait pas... L'eau était rare et précieuse, souvent réutilisée plusieurs fois. Au cours des dernières décennies, des travaux très importants d'adduction d'eau ont été réalisés par des municipalités ou des compagnies privées rendant l'eau disponible pour la majorité des particuliers. Les exigences aussi ont évolué, à la fois du point de vue sanitaire et en termes de quantité au niveau de la consommation domestique.

     L'eau était aussi source de force motrice. En témoignent, les moulins très anciennement installés le long des cours d'eau, puis, plus tard, les moulinages. L'irrigation, pratique très ancienne, qui se faisait par gravité, a beaucoup évolué avec les moyens modernes de pompage et de distribution. De nouvelles pratiques culturales ont été mises en œuvre, souvent plus gourmandes en eau. De très nombreux lacs collinaires ont été construits pour l'irrigation agricole et, phénomène plus récent, certains d'une capacité de plusieurs milliers de m3 sont destinés à l'arrosage des pelouses de terrains de sport en toute saison !

    La ressource a été de plus en plus sollicitée souvent sans véritable souci de limitation, d'autant plus que de nouveaux acteurs intervenaient... Les conflits d'usage existaient déjà mais ont alors pris des formes nouvelles : avec l'arrivée de la « civilisation des loisirs », les sports liés à l'eau sont vite apparus comme indispensables au développement du tourisme mais, à certaines périodes de l'année, la vidange de réserves permettant la pratique des sports d'eau vive ne fait pas l'affaire des pêcheurs, quand ces pratiques assèchent les zones de reproduction et détruisent les pontes.

   Nous sommes donc confrontés aujourd'hui aux sollicitations multiples d'une même ressource ; sa gestion intégrée s'avère incontournable, sans oublier la façon dont l'eau est restituée au milieu, souvent chargée en polluants. La nouvelle loi sur l'eau actuellement en discussion au Parlement renforce cette gestion intégrée même si l'agriculture est largement épargnée au niveau des taxes et des redevances.

   Notre attitude individuelle ou collective face à l'utilisation de l'eau reflète à l'évidence un choix de société, ou plutôt un choix de consommateurs, consommateurs de produits agricoles certes, mais aussi de loisirs, de tourisme, d'animations diverses liées à l'eau... Bien au-delà des besoins vitaux, il s'agit des choix d'une société « riche » à l'échelle de la planète, mais pour combien de temps encore ?

   C'est à une amorce de réflexion globale sur cette ressource vitale que nous vous convions avec ce Cahier.

Pierre COULET

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