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CAHIER N° 91  (15 août 2006)

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cahier 91

Dessin d'Annie Charrel

Éditorial, Didier Picheral

 

Chemins d'Histoire...
Chemins d'avenir...

Actualité - Portraits - Vie culturelle

Et encore, en libre accès sur ce site...

Voir par ailleurs les Cahiers n°6 et 7/8 (1985), « Échanges et voies de communication » et n°33 (1992), « Voies de communication en Ardèche méridionale », actes du colloque du Teil du 25 mai 1991.


ÉDITORIAL

De l'homme « porteur » à l'homme « roulant »
Usages des routes et chemins

  Les routes et chemins ont d'abord été des traces à peine visibles utilisées par les hommes pour se déplacer. La mobilité a été pour l'espèce humaine une condition de sa survie puis est devenue, au fil des temps et de la sédentarisation, une condition des échanges économiques et "culturels" entre groupes et donc de la croissance, sans parler des déplacements des hommes et des femmes dans leurs champs pour produire leur subsistance. Les routes ont aussi servi à faire la guerre en favorisant la mobilité des armées et de leurs canons.

  Se déplacer vite et loin est aujourd'hui synonyme de "liberté" et indissociable du statut social : sans voiture, sans déplacements multiples nécessaires pour accéder au travail, aux services publics, aux commerces, aux loisirs, la plupart d'entre nous n'ont pas le sentiment de pouvoir vivre, voire survivre. Échanger et donc déplacer vite et loin les marchandises est aussi considéré comme un gage d'efficacité d'un système économique mondialisé contesté mais bien présent.

  Il en résulte une explosion de la mobilité que le développement des télécommunications n'a en rien ralentie. Ce qui ne va pas sans problèmes liés tant aux questions environnementales (gaz carbonique et réchauffement de l'atmosphère, saturation des espaces, nuisances sonores et paysagères des grands axes routiers...) qu'aux questions d'aménagement du territoire (rurbanisation, désertification...).

  Routes et chemins ont longtemps été les seuls réseaux construits par l'homme pour se déplacer et pour transporter des marchandises. Aujourd'hui, ils sont encore les seuls à desservir le territoire dans tous ses recoins. L'Ardèche, département quasiment sans chemin de fer et sans aéroport commercial, est entièrement dépendante de son réseau routier et porte une attention prioritaire à sa gestion et à son développement.

  L'évolution des fonctions des déplacements a généré la mise en place de nouvelles techniques qui, en réduisant les coûts et les temps de transport, ont elles-mêmes créé de nouveaux "besoins", de nouveaux motifs pour circuler. Aussi, les nouveaux usages des routes et chemins se sont multipliés presque à l'infini allant même jusqu'à circuler seulement pour le plaisir de se déplacer, sans motif. Les réseaux ont dû s'adapter non seulement au plan technique pour accepter la circulation de nouveaux véhicules de transport, mais aussi au plan des services aux voyageurs et transporteurs (auberges, relais de chevaux et mulets, stations-services, etc.).

  L'ambition du présent Cahier est de décrire quelques-uns des multiples usages des routes et chemins ardéchois au fil du temps en les reliant avec leur rôle économique et social. Elle est de comprendre comment les réseaux se sont adaptés tant dans leur tracé que dans leur configuration technique. Il ne semble pas y avoir grand-chose de commun entre un chemin muletier et une route à grande circulation voire une autoroute, entre un réseau carrossable de quelques axes et l'extrême densification du réseau actuel accessible aux voitures et camions. Pourtant, la continuité est là : chaque transformation a utilisé les tracés antérieurs en les adaptant et en s'en affranchissant seulement lorsque de nouvelles techniques ont permis de construire là où cela n'était pas possible auparavant.

  Puisse ce Cahier de Mémoire d'Ardèche et Temps Présent permettre d'amorcer une réflexion sur la mobilité, ses usages et ses conséquences.

Didier Picheral

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