Le domaine de Joviac, entre Rochemaure et Le Teil,
est célèbre pour son système hydraulique, conçu
de main de maître pour satisfaire les besoins domestiques et ceux
des activités agricoles qui entouraient au XVIIe siècle
et suivants le château.
Jaqcues Ier de Joviac est pour une large part à l’origine de ce
système ainsi que de nombreuses initiatives dans le domaine agricole qui,
toutes, paraissent directement inspirées par Olivier de Serres, son contemporain.
Ces initiatives sont longuement présentées ainsi que l’étude
du système hydraulique agrémentée de plans très détaillés
en 1613 et aujourd’hui.
Daniel Bouix
Domique-Antoine Flaugergues, né en 1724, est l’auteur
d’études en archéologie, particulièrement
autour de Viviers, qu’il a réunies dans un fort document
inédit.
Ses recherches, suivies au long des années, ont le plus
souvent été effectuées à l’occasion
de l’exhumation de vestiges anciens au cours de différents
travaux.
De larges extraits du mémoire de Dominique-Antoine Flaugergues
accompagnent le commentaire et les illustrations nombreuses, particulièrement
en ce qui concerne des plaques funéraires.
Yvonne Leclère
On connaît les frères Etienne et Joseph Montgolfier pour leur « ballon à air chaud » et leurs études sur le « plus léger que l’air »… Mais Joseph Montgolfier, chercheur désintéressé, a accumulé tout au long de sa vie d’autres innovations sans que son nom soit toujours associé aux inventions dont il est l’auteur ou auxquelles il a participé. On s’intéresse particulièrement ici au bélier hydraulique qui eut son heure de gloire et permit une réflexion sur les lois de la Physique mais également aux premières études sur le parachute et aux travaux sur le calorimètre à lyophilisation. De nombreuses illustrations et documents d’archives accompagnent l’article dont un pli cacheté adressé en 1784 à l’Académie des Sciences et ouvert en 1936.
Marie-Hélène Reynaud
Originaire de Désaignes (Ardèche), Antoine Chazallon, polytechnicien, devait consacrer sa vie d’ingénieur hydrographe à l’étude des marées. Reprenant les travaux de Laplace, il développe sur la base de la théorie ondulatoire des modèles beaucoup plus complets en introduisant de nouveaux harmoniques, particulièrement l’onde quart-diurne.
Il est également à l’origine de l’Annuaire des Marées, publié avec le soutien de François Arago en 1839, 1840, et à partir de 1842. L’Annuaire des Marées donne pour l’année en cours une prédiction des marées, heures et amplitudes, dans les différents ports français et au-delà ainsi que de nombreuses autres informations sur ces ports pour faciliter la navigation.
Pierre Ladet
Auguste Bravais, né à Annonay en 1811, est connu pour ses activités d’explorateur et de savant intéressé par différents domaines scientifiques. Le propos est ici centré sur l’apport décisif d’Auguste Bravais à la cristallographie. On sait qu’il existe sept systèmes cristallins différents, mis une première fois en évidence par l’abbé Haüy. Auguste Bravais démontra qu’il ne pouvait exister que ces sept systèmes et introduisit les quatorze réseaux cristallins qui portent son nom et qui déterminent entièrement le socle de la cristallographie aujourd’hui.
Jean-Pierre Debard
Marc Seguin est connu pour l’invention de la chaudière tubulaire utilisée dans les premières locomotives et pour celle du pont suspendu « en fil de fer ». Il s’agit ici d’analyser l’apport de l’ingénieur, devenu chercheur, à la Physique et à la formalisation du principe d’équivalence énergétique qui rendra célèbre Joule. En même temps, c’est à l’émergence d’une nouvelle branche de la Physique, la thermodynamique, que participa Marc Seguin. L’Annonéen s’inscrivit ainsi dans le développement de cette nouvelle science en posant des jalons essentiels à son développement futur.
Michel Cotte
Issu de la dynastie des manufacturiers Goudard et Ruelle, Léonce Verny, né à Aubenas, est nommé dès l’âge de 27 ans, à la sortie de Polytechnique et de l’Ecole du Génie maritime et après deux années passées à Ning-Po en Chine, responsable de la construction de l’arsenal de Yokosuka, dans la baie de Yokohama et de Edo (Tokyo). Pendant dix ans, dans des conditions politiques locales et internationales difficiles, François Verny crée de toutes pièces un port et un arsenal et organise à cette occasion un véritable transfert de technologies et de connaissances vers un pays encore dénué d’industrie et de formations d’ingénieurs. Yokosuka est aujourd’hui la première base navale américaine au Japon.
Pierre Ladet
Très actif dans la promotion du téléphone en France (voir Cahier de Mémoire d’Ardèche et Temps Présent n°86), Léon Soulerin, natif de Chassiers (Ardèche), s’est intéressé par ailleurs à l’étude des freins dits « continus » appliqués aux tramways, locomotives et wagons de chemins de fer ; il étudie en particulier la compatibilité des matériels très différents alors. Il crée la Société anonyme des freins Soulerin qui sera présente en 1900 à l’exposition universelle de Paris.
Pierre Coulet
Né à Saint-Cirgues-en-Montagne (Ardèche), Auguste Tauleigne est à l’origine de très nombreuses avancées technologiques et scientifiques avec notamment ses travaux sur la photographie couleur et la projection stéréoscopique, la radiotélégraphie et la radiophonie, les générateurs électrochimiques, etc. Il s’est particulièrement illustré avec ses recherches sur la radiographie rayons X et la mise au point du radiostéréomètre qui permit aux chirurgiens, durant la guerre de 14-18, une radiographie stéréoscopique et une localisation micrométrique des projectiles. Auguste Tauleigne reçut le prix Carnegie en 1923.
Bernard Quinnez
Petits-fils de Marc Seguin, Louis (1869-1918), Laurent 1883-1944) et Augustin (1889-1965) sont à l’origine du moteur Gnôme, moteur à sept cylindres en étoile. Après de nombreuses difficultés techniques rencontrées dans sa mise au point, le moteur des frères Seguin a conquis le marché et équipé les avions de Paulhan, Farman, Blériot et l’hydravion (le « Canard ») d’Henri Fabre puis la plupart des appareils à hélice. En 1915, la Société des Moteurs Gnôme a absorbé la société Le Rhône. Après la guerre de 39-45, Gnôme et Rhône est devenu la SNECMA.
Valérie Lefèvre-Seguin, Marie-Hélène Reynaud
Louis Néel, prix Nobel de Physique en 1970 pour ses travaux sur le magnétisme, a séjourné enfant et adolescent par deux fois en Ardèche, la deuxième fois à Privas, à la Chaumette. Il est alors élève au collège de la ville, et passe son baccalauréat en Mathématiques élémentaires. Il a laissé dans son ouvrage Un siècle de Physique ses souvenirs de jeune lycéen, pages reproduites ici avec l’autorisation de M. Pierre L. Néel, son fils.