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Résumés des articles sur le thème des Archives, de leur nature, de leur conservation et de leur utilisation à différentes fins

-Les archives… De la collecte au public

L’article rappelle la définition des archives et les bases de leur organisation. La collecte des archives publiques s’effectue en fonction de textes normatifs, de la conjoncture (déménagements et changements institutionnels) ou d’objectifs fixés par les Archives départementales. Pour régulariser au mieux le flux des archives produites par les administrations, des tableaux de gestion sont élaborés aux échelons national et départemental. Les Archives départementales sont également habilitées à réintégrer dans les fonds publics des éléments égarés dans le secteur privé. Elles le sont également pour recevoir par don, legs, achat ou dépôt des archives privées concernant le département : archives d’érudits, familiales, personnelles, économiques, d’architectes, associatives ou culturelles. Le travail de classement aboutit à des inventaires dont certains sont publiés, en attendant leur diffusion sur le site Internet du Conseil général. Les archives constituent un patrimoine, un arsenal pour les droits des individus et des collectivités, un vivier pour l’histoire et les sciences en général. Leur accès, défini par une loi de 1979, fait l’objet d’une nouvelle loi en cours de discussion au Parlement.
Le projet d’agrandissement des Archives départementales de l’Ardèche devrait démarrer en 2009

Dominique Dupraz

Une collaboration entre les Archives départementales et l’évêché de Viviers : le dépôt des archives paroissiales

Le contrat de dépôt signé en 1979 entre l’évêché de Viviers et les Archives départementales a permis la sauvegarde et le dépôt aux Archives départementales de 226 fonds d’archives paroissiales, classés dans la sous-série 5 J.

Les registres paroissiaux tenus régulièrement depuis le Concordat permettent de combler des lacunes de l’état civil et de mieux cerner les relations entre catholiques et protestants. Les notes intercalaires, lorsqu’elles existent, sont souvent intéressantes pour l’histoire locale. La vie religieuse est également documentée par les registres des confréries, nombreuses au XIXe siècle, les documents des mouvements catholiques, des patronages, par les questionnaires des visites canoniques, les liber status animarum, les documents concernant pèlerinages et calvaires (Burzet et son Vendredi Saint).

La vie temporelle de la paroisse, et notamment tout ce qui touche à l’église, à son mobilier et au presbytère, transparaissent à travers les délibérations, les comptes et pièces comptables provenant des fabriques, recréées par Napoléon Ier en 1809.

On est souvent surpris par la diversité des documents, souvent non religieux, résultant d’activités diverses des curés. L’activité « mémorialiste » et érudite a laissé des traces conséquentes, comme l’admirable fonds Canaud, inclus dans le fonds de Gravières.

L’intérêt de ces documents ne peut qu’encourager les Archives départementales à poursuivre ce travail de collecte et d’inventaire.

Dominique Dupraz

Les archives diocésaines de Viviers

Les archives diocésaines ont toujours fait l’objet d’attention sans que l’on connaisse avant le XXe siècle les critères qui présidaient à leur conservation. A partir de 1917 (promulgation du Droit canonique) et plus précisément de la circulaire de l’épiscopat français de 1961 un cadre a été donné.

L’article développe l’historique des archives de Viviers avant cette circulaire de 1961 et les aléas qui l’accompagnent, guerres de religion, Révolution… également les initiatives de Mgr Guibert, des chanoines Rouchier et Roche. Les travaux qui ont suivi 1961 ont abouti au classement actuel, fonds d’Ancien Régime, fonds contemporain, un classement qui permet aux chercheurs de travailler dans les meilleures conditions.

Jean Ribon

- Les archives communales

Ce sont des archives publiques, inaliénables et imprescriptibles, soumises au contrôle de l’État, qui procèdent des institutions communales depuis la création de celles-ci au Moyen-Âge. Elles sont la propriété de la commune qui en assure les frais de conservation ; le maire en est responsable au civil et au pénal ; elles sont régies par le Code du patrimoine et le Code général des collectivités territoriales.

Les premiers dépôts aux Archives du département datent en Ardèche des années 1880, la mesure est alors facultative. Puis la loi de 1970 intervient dans un contexte alarmant : les archives des communes rurales sont menacées de disparition. Les collectes d’archives communales commencées dès 1971 en vertu de cette loi de sauvegarde se poursuivent et les classements des fonds ainsi collectés s’organisent par canton.

L’archiviste départemental assure aide et conseil aux communes pour la gestion de leurs archives et n’ignore pas qu’un défi de plus se profile pour les années qui viennent, celui des archives des structures issues du mouvement de coopération intercommunale.

Marie-Josèphe Cavalié

- Les archives communales de Bourg-Saint-Andéol

Les archives anciennes de Bourg-Saint-Andéol sont remarquables par la richesses de leur fonds. Elles conservent en particulier de nombreuses séries de documents du Moyen Âge à la Révolution (registres paroissiaux, rôles de taille, compoix, délibérations du conseil politique, comptes de la ville), ce qui permet d’entreprendre des études sur la longue durée. Monsieur de Joannis, des Archives Nationales, en a réalisé un remarquable inventaire manuscrit en 1890. Grâce à cet outil on peut facilement trouver les documents intéressants. Une salle de lecture fonctionnelle reçoit les chercheurs qui sont de plus en plus nombreux.

Marie-Solange Serre

- À la (re)-découverte des archives municipales de Privas

Ville préfecture de l’Ardèche, Privas possède un fonds d’archives qui n’a jamais été vraiment exploité depuis Elie Reynier il y a plus d’un demi-siècle. Quelques étudiants ont pu y travailler dans le cadre de recherches universitaires, mais toute investigation poussée en leur sein était rendue délicate par l’absence de classement de l’ensemble. Depuis avril 2007, ce travail a été commencé, et le fonds ancien classé et répertorié dans sa plus grande partie. Le travail restant est important, mais un premier bilan peut être fait.

Samuel Autrand

- La presse aux Archives départementales de l'Ardèche

Essentiellement alimenté par le dépôt légal de la préfecture, les collections de journaux et de revues des Archives départementales de l’Ardèche se composent de quelque 1 770 titres classés, conservés et que l’on peut aisément consulter. La presse d’information générale, très riche à l’époque, livre toute la vie ardéchoise du XIXe siècle, particulièrement après 1870, “la belle époque de la presse”. Annonay, Privas, Tournon, Aubenas ont alors “leurs” journaux, souvent d’opinion affirmée. Leur nombre a cependant considérablement décru après la Libération.

La presse spécialisée est également très présente avec le développement du tourisme et l’agriculture, avec également les revues des associations d’hier et d’aujourd’hui.

Anne-Laurence Hostin

- Les fonds photographiques conservés aux archives départementales

Les fonds photographiques conservés aux Archives départementales constituent une extraordinaire collection et recèlent quantité d’informations sur les paysages, activités et événements du XIXe siècle et du XXe. Photographes professionnels, photographes amateurs sont représentés, ainsi le fonds Oisel avec ses 20 000 vues, autant que les collections de cartes postales anciennes avec les fonds Dürrenmatt, 7 000 cartes, et Pouget, 35 000 cartes, toutes sur le département de l’Ardèche. Le classement de tels ensembles demande des moyens, leur conservation au moyen des dernières techniques de la numérisation est indispensable pour le profit des chercheurs. Une source inépuisable de renseignements et d’expositions de très grande qualité.

Nathalie Meut, Éric Penot

- Restauration et numérisation aux archives de l'Ardèche

La restauration et la numérisation font partie des missions de conservation et de communication des archivistes. Le choix de la restauration porte sur les pièces particulièrement dégradées, intéressantes ou rares. Dans certains cas et notamment dans celui des plans cadastraux napoléoniens ou des registres de notaire, la restauration devient “minimaliste” et va permettre la réalisation dans de bonnes conditions d’un “support de substitution”. Destiné à la communication, ce support passe par le microfilmage et en cette ère de “révolution numérique”, depuis quelques années, par la numérisation. C’est ainsi que le Département de l’Ardèche a été l’un des tout premiers à mettre en ligne sur son site les plans cadastraux (plans napoléoniens et plans-minute de rénovation). D’autres fonds sont désormais consultables par les internautes et le site ardeche.fr est appelé à s’enrichir encore dans les années à venir.

Marie-Josèphe Cavalié

- Traces du temps : archives pour l'histoire des ouvrières de la soie

  Le métier d’historien ne consiste pas à reproduire des documents d’archives, ni à les paraphraser, mais à les considérer comme des traces du passé, d’un temps différent, comme l’a établi Marc Bloch, en leur conférant, par un traitement méthodologique, le statut de sources aptes à en procurer une nouvelle connaissance. Encore faut-il définir les questions à poser à ces sources, autrement dit la problématique que l’historien entend développer et qui garantit l’adéquation des unes et de l’autre : par exemple, la Statistique générale renseigne le nombre d’ouvriers et d’ouvrières des moulinages, mais seulement dans les usines employant plus de vingt personnes et au moment précis où l’enquête a été menée, or on sait que, à cette période, leur fonctionnement était saisonnier et le nombre d’ouvrières instable. De là, la nécessité d’acquérir les connaissances nécessaires à la compréhension de la nature, du processus et de l’organisation du travail, notamment techniques.”

Construire l’objet de recherche donc, définir la problématique et le questionnement avant de critiquer les sources et de les croiser pour enfin en extraire la connaissance. Telle est la démarche présentée ici par Florence Charpigny qu’elle applique à une meilleure appréhension de l’histoire des ouvrières de la soie et des moulinages en Ardèche.

Florence Charpigny

- Des archives industrielles privées au service du moulinage

Les archives industrielles privées ont une grande diversité. Elles peuvent concerner aussi bien l’économie, la technique, le social, le judiciaire et sans doute d’autres domaines. Elles sont un témoin précieux de l’activité passée de nos industrieuses vallées ardéchoises. Il faut donc y apporter le plus grand soin pour pouvoir transmettre à nos futures générations la passion au travail de nos anciens. Michel Cros

François Fehrenbach

- Vieille maison... vieux papiers

C’est à partir d’archives privées et de collections de revues annotées retrouvées dans la maison acquise il y a trente ans que l’auteur a écrit successivement deux ouvrages, Un artisan de paix en Ardèche au XIXe siècle, Simon-Pierre Colognac, prix Villard et du Conseil général de l’Ardèche 1995, et Cher vallon qu’il aimait, Auguste Colognac et Elisa Comte, hérauts du romantisme en Ardèche (éditions Mémoire d’Ardèche et Temps Présent). Le premier relate l’histoire et l’activité d’un juge de paix au service du pays et de ses habitants, le second l’amour impossible de deux jeunes gens, lui protestant, elle catholique, dans les Boutières ardéchoises. Au-delà d’une relation qui passe par les ouvrages et revues échangés par les deux jeunes gens, véritables vecteurs de leurs pensées, ce sont les relations entre protestants et catholiques au XIXe siècle en Ardèche qui sont décrites et la pénétration du romantisme dans les vallées boutiéroises.

Un exemple d’archives privées et de documents qui restituent un pays et ses acteurs.

Catherine Véron-Clavière

- La mission éducative et culturelle des archives

Les activités de mise en valeur des Archives se traduisent aussi par une mission éducative et culturelle qui est inscrite dans la loi du 22 juillet 1983. En Ardèche cette mission est particulièrement développée par les services des Archives départementales avec d’une part la constitution d’expositions de grande qualité, d’autre part des animations qui rassemblent un public de plus en plus nombreux et fidèle. Parmi les dernières expositions présentées on peut citer la trilogie en cours vin, châtaigne et soie avec : Sous la treille, passé et présent de la viticulture ardéchoise, La Châtaigne en septembre 2008 et La Soie en 2009.

La lecture d’archives réunit depuis sa création par les Archives départementales en liaison avec des compagnies de théâtre, La Lermuze ou la compagnie Janvier un public attentif ; ont été mis ainsi “en scène” la loi de séparation des Eglises et de l’Etat, le premier pont Marc Seguin à Tournon ou les péripéties du reboisement à Loubaresse au XIXe siècle.

Bernadette Naud

- Le service éducatif des Archives départementales de l'Ardèche

Le Service éducatif joue le rôle d’intermédiaire entre le monde de l’école, du primaire au lycée et le monde des archives. Le professeur relais est sous la responsabilité de l’Inspection pédagogique régionale et sous la responsabilité administrative du rectorat. Il travaille en étroite collaboration avec le personnel et le directeur des Archives.

A l’actif des Archives départementales la découverte par les jeunes d’un métier mais également de tout l’intérêt que représente un document d’archive. Les élèves sont introduits au fonctionnement des services d’archives, par exemple à la mise en place d’une exposition.

C’est ainsi que des élèves ont pu participer à la conception et à la réalisation de la dernière exposition inaugurée le 8 mai 2008 sur les années de la Seconde Guerre mondiale et la déportation en Ardèche. Un travail de mémoire en profondeur.

Bernadette Naud, Éric Darrieux

- Archives et généalogie, accès et protection du document

On connaît l’engouement qui ne se dément pas pour la généalogie en France, particulièrement en Ardèche. On ne reconnaît pas toujours le travail effectué par la Société des Amateurs de Généalogie de l’Ardèche à travers la reproduction par photocopie puis par moyens numériques de l’ensemble des registres paroissiaux. Un travail qui se prolongera bientôt par la prise en compte des registres de notaires. Meilleur accès, en ligne sur Internet, à des documents ainsi protégés de trop de manipulations.

Michel Guigal

- Un témoignage ardéchois sur l’insurrection kanak de 1878 en Nouvelle-Calédonie : les notes inédites du caporal Dubois

Cet article replace dans son contexte les notes manuscrites du caporal Dubois, jeune Ardéchois servant dans l’infanterie de marine en Nouvelle-Calédonie en 1878. Affecté au poste de Téremba, non loin de La Foa il s’y trouvait le 25 juin, jour où, dans cette région, a éclaté la grande insurrection kanak. Témoin direct de l’événement, le caporal a participé à la première expédition qui a parcouru le pays insurgé, quelques heures seulement après les premiers massacres de gendarmes et de colons. Son récit, bien que succinct et prématurément interrompu, constitue un témoignage de première main sur cet épisode mal connu.

Cet article est également en accès direct sur ce site.

Alain Saussol