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Résumés des articles sur le thème :
«1308 : il y a 700 ans - Quand le Vivarais devint français »

- Le Vivarais au XIIIe siècle : les forces en présence et la pénétration capétienne

Vers 1200, le Vivarais est une province soumise à plusieurs autorités d’importance variable dans le temps. Les Eglises de Vienne et de Valence perdent vite toute influence réelle tandis que celle de Viviers reste la puissance dominante des deux-tiers méridionaux du territoire. Emergent aussi des seigneuries laïques (sires de Tournon, d’Annonay, comtes de Valentinois) qui se rangent sous la bannière royale au cours du XIIIe siècle, tandis que la Monarchie, héritière des comtes de Toulouse, entre en conflit aigu (par l’intermédiaire de ses sénéchaux de Beaucaire) avec les comtes-évêques de Viviers qui tentent longtemps de résister jusqu’à leur hommage de 1287, en attendant le traité du rattachement définitif de 1308. Parallèlement, le roi devient aussi seigneur vivarois par pariages et crée quatre villes neuves (Naves, Villeneuve-de-Berg, Boucieu-le-Roi, Borne) entre 1274 et 1323.

Christian Frachette

- Tournon et le royaume de France

Dès le XIIe siècle, les seigneurs de Tournon se tournent vers le roi de France. une famille encore modeste qui par ce choix scelle son destin. De Odon (ou Eudes) qui, en 1189, rend hommage à Philippe-Auguste à Guidon qui, en 1304,répond à l’appel de Philippe le Bel, c’est une partie de l’histoire de Tournon et du Vivarais qui se déroule.

Juliette Thiébaud

- Quand, dans les années 1270, aux limites des départements de l’Ardèche, du Gard et de la Lozère, les officiers du roi de France grignotaient une terre d’Empire, le Vivarais

Aux confins des anciens évêchés de Viviers, Uzès, Mende, entre Vivarais, Uzège et Gévaudan, se joue dans les années 1270 une lutte d’influence dans laquelle les officiers du roi venus du Midi travaillent à la pénétration capétienne. Le pariage de Banne en 1272, celui de Naves en 1274 sont autant d’étapes qui contribuent au rattachement de cette partie du Vivarais au royaume de France et à l’influence grandissante des capétiens.

Jacques Schnetzler

- Philippe, par la grâce de Dieu roi de France…

La charte signée le 2 janvier 1308 porte le sceau du roi de France. Elle constitue le dernier acte du rattachement du Vivarais à la France. Le texte présenté ici est la traduction de cette charte (voir ci-dessous article suivant).

- Dernière étape du rattachement du Vivarais à la France : le traité de 1308

L’article présente le traité de 1308, d’abord dans son cadre (date, auteurs, territoire concerné, contexte politique) avant d’analyser son contenu (rattachement de la terre épiscopale au royaume, questions abordées, franchises reconnues mais aussi affirmation de la souveraineté royale).

Jean-Louis Issartel

- Une relation d’homme à homme : l’hommage

Le rituel de l’hommage vassalique est bien connu, sa symbolique beaucoup moins. Beaucoup plus nuancé que la simple soumission apparente, il crée un lien réciproque d’homme à homme dans lequel chaque geste a un sens.
Ce rituel est repris dans l’acte d’hommage servile qui lie un serf à son maître, et perdure dans l’hommage rural qui accompagne parfois, jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, la remise d’un bien foncier par un seigneur qui en garde la propriété éminente.

Colette Véron

- Premières manifestations de la souveraineté royale dans la baillie épiscopale de Bourg-Saint-Andéol

Au lendemain du traité de 1308, la souveraineté royale s’affirme en crescendo. L’auteur en explore les premières manifestations sur le territoire de la baillie épiscopale de Bourg-Saint-Andéol essentiellement dans les domaine de la justice et de la finance. Dans le contexte de la Guerre de Cent Ans, les franchises reconnues aux terres de l’évêque et de son chapitre par le traité de 1308 sont de plus en plus réduites à la portion congrue.

Jean-Louis Issartel

- Les Etats du Vivarais au Moyen Age (XIVe-XVe siècles)

La Guerre de Cent Ans et les besoins pressants d’argent du roi généralisent peu à peu des assemblées de notables dans tout le royaume pour leur faire consentir et répartir l’impôt sollicité. En 1381, le Vivarais participe, avec le Velay et le Gévaudan, à la première réunion d’Etats, convoquée au Puy par le duc de Berry. Ce “système à trois” fonctionne jusqu’en 1422 où ceux du Vivarais se séparent des deux autres, avant de s’agréger aux Etats du Languedoc (dès 1425) sans renoncer à leur existence propre. Cette entité très particulière (composition en deux groupes seulement [le clergé est exclu], rôle [budget propre]), fixée dans son fonctionnement avant la fin du XVe siècle, persiste jusqu’à sa disparition et constitue le noyau de structures pérennes du “pays vivarois” (hétérogène sur le plan géographique), alors que l’institution du bailliage (création de la même époque) sombre, dès le XVIe siècle, dans la plus totale inutilité (sans cesser d’exister !).

Christian Frachette.

- La fiscalité médiévale

Passés les siècles mérovingiens, la dérive féodale du IXe siècle institue les “fiefs héréditaires”. Une mosaïque de seigneuries indépendantes divise les territoires. Chaque seigneur lève des tailles à volonté sur l’étendue de ses fiefs. Une émancipation communale s’exprime au XIIe siècle, dans le mécontentement lié au financement des croisades. Des droits ou “franchises” sont alors accordés aux habitants par les seigneurs.

Une fiscalité nationale apparaît en 1302 avec les Etats Généraux réunis par Philippe “le Bel” pour lever les impôts dans tout le royaume. Mais il faudra attendre la fin de la Guerre de Cent Ans pour voir organisée par Charles VII une fiscalité monarchique désormais annuelle, dans la logique de la création des Compagnies d’ordonnance, premières unités d’une armée permanente en France. Louis XII poursuivra l’œuvre de son père en lançant les Estimes de 1464. L’Ardèche est le seul pays languedocien à avoir conservé les archives de cette grande enquête.

Robert Valladier-Chante

- Dépendances et identités sociales au XVe siècle : l’apport des Estimes du Vivarais - Étude de sept paroisses des Boutières, vallées de la Glueyre et de l’Auzène

 Les Estimes constituent un document exceptionnel pour l’étude du Vivarais au XVe siècle. Cette enquête fiscale permet, par la richesse des informations qu’elle contient, d’appréhender de nombreux aspects de la société vivaroise à la fin du Moyen Age. Les Estimes détaillées, quand elles existent, fournissent un corpus intéressant de noms et surnoms de tenanciers dont elles précisent aussi, la plupart du temps, le degré de dépendance.

L’important travail réalisé depuis quelques années autour de l’anthroponymie médiévale et ses relations avec le statut social, a posé la question du nom comme marqueur d’une prise de conscience individuelle des identités sociales. La question se pose donc de la contribution des Estimes à une approche de la construction des identités sociales individuelles en Vivarais au XVe siècle.

Colette Véron

- Le compoix du Bourg-Saint-Andéol de 1517… en langue d’Oc

Parmi les documents de grand intérêt que possèdent les archives communales de Bourg-Saint-Andéol ;, le compoix de 1517, rédigé en occitan, apporte une forte contribution à la connaissance de l’histoire de la cité. Est analysée ici la francisation des noms propres qui n’est pas une transcription phonétique mais qui donne une allure française à des noms dont on estime qu’ils gardent l’essentiel de leur origine occitane.

Michel Cros

- 1700 : achat d’offices de maire par l’évêque de Viviers et transaction de 1307

En 1672, Louis XIV crée les offices de maire ; la vente de ces charges présentait un intérêt financier conséquent tout en affirmant le pouvoir royal au sein des communautés. En Vivarais, cette vente souleva des protestations de l’évêque de Viviers, Charles Antoine de Lagarde de Chambonas, qui déposa une requête auprès du roi pour faire valoir ses droits dans le diocèse. L’évêque, rappelant la transaction de 1308, se porta lui-même acquéreur en posant ses conditions.

Document présenté par Alain Fambon

Sur www.memoire-ardeche.com

- L’étude du corpus des noms des tenanciers cités dans les estimes du Vivarais : apport à une approche géographique des dépendances

Les abrégés des estimes, contrairement aux estimes détaillées, ont été conservés pour l’ensemble des paroisses du Vivarais. Ils fournissent nom et surnom des tenanciers et permettent donc de calculer dans chacune la fréquence des noms petrus et johanes , fréquence qui, ont l’a vu dans la vallée de la Glueyre, semble marquée par le degré de dépendance. La question se pose donc de la validité de ce taux, facile à cartographier, pour une approche de la répartition géographique des dépendances en Vivarais au XVe siècle.

Colette Véron