Acacia, Ailante, Bouleau, Cade, Cèdre, Châtaignier bien sûr,
Cyprès... Sapin, Séquoïa, Tilleul, Tremble, ils ont en commun d’être
« hors du commun », chacun à sa manière, par leur âge,
leurs dimensions, leur histoire, la raison de leur présence ici ou là. Ils font
partie de notre mémoire
collective, ils sont notre paysage.
Admirable livre que celui de Jacky Reyne, un technicien, connu pour ses travaux sur
le châtaignier, un homme de cœur surtout. Pas de sensiblerie cependant, mais le souhait de
voir enfin conduit un recensement des arbres remarquables d’Ardèche. Mais qu’est-ce
qu’un arbre remarquable ? Définition : « L’arbre remarquable n’est
pas seulement un arbre d’élite que sa taille ou sa forme distinguent de tous les autres.
C’est
aussi l’arbre consacré par une histoire et qu’une collectivité humaine locale
reconnait comme un élément de son patrimoine… Devenu plus ou moins célèbre,
il aura droit au titre d’arbre remarquable ».
Pour l’heure, Jacky Reyne nous introduit auprès des arbres qu’il
connaît bien et pour chacun, au-delà de ses caractéristiques, relie son histoire à l’histoire
des hommes qui l’ont entouré, qui l’entourent encore, à l’histoire locale
parfois.
Ainsi des cèdres, ceux de Saint-Préay, 6 mètres de circonférence, de
Chassiers, à l’ombre duquel la comtesse de Rochemure écourta dit-on son veuvage en
compagnie de son cocher, ou encore celui de l’Orangerie à Aubenas, ancien jardin du marquis
de Vogüé, seigneur du lieu.
Ainsi des tilleuls d’Étables, « Sully » creux mais encore solide
avec ses 5,75 m de diamètre, ou celui de Saint-Félicien, 3,20 m, sur la terrasse du Pigeonnier.
Un livre très documenté, bien illustré, qui pourrait servir de
guide à ceux qui découvrent et redécouvrent l’Ardèche.
Février 2000