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CAHIER N° 100  (15 novembre 2008)

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cahier 100

Viviers et le Rhône

Première partie - Au fil du Rhône, au fil des siècles

Deuxième partie - Un patrimoine

Troisième partie - Une cité innovante

Actualité


ÉDITORIAL

Les pierres parlent à ceux qui savent les entendre !

Viviers, qualifiée quelquefois de « belle endormie », fut longtemps méconnue des touristes et peut-être de ses habitants... De nos jours, ceux qui suivent une visite commentée sont toujours surpris de découvrir plus de richesses qu'ils ne l'imaginaient. Mais les Vivarois ne sont pas toujours conscients du trésor qu'ils possèdent. Pour son centième numéro, Mémoire d'Ardèche et Temps Présent a voulu rendre hommage à l'ancienne capitale du Vivarais en se penchant sur ses quelque 2 000 ans d'histoire.

Durant seize siècles, près d'une centaine d'évêques se sont succédé sur le siège épiscopal. Les rues de la ville ont encore conservé leur physionomie médiévale et le quartier canonial de la ville haute est un des rares qui soient conservés en France. Troisième secteur sauvegardé de la Région Rhône-Alpes, sa cathédrale surprend par la majesté de son chœur gothique flamboyant, de même que la façade de la maison des Chevaliers par la richesse de son décor. Flâner dans les ruelles, pénétrer dans les cours intérieures, rechercher des points de vue nouveaux est un vrai plaisir, un enrichissement.

Mais Viviers n'est pas inconnue des historiens. Nous devons au chroniqueur Jacques de Banne des rapports très intéressants sur les Guerres de Religion et sur la vie religieuse et civile au XVIIe siècle. Des ouvrages furent publiés par le chanoine Mollier, l'archiviste Jean Régné, l'historien Auguste Le Sourd et bien d'autres auteurs. Actuellement les nombreux ouvrages d'Yves Esquieu font autorité. Sous l'égide du ministère de la Culture et dans la série des Inventaires topographiques ou Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France, est paru en 1989 un très beau volume consacré à Viviers et à son canton, le seul étudié systématiquement dans la Région Rhône-Alpes.

Des fouilles archéologiques ont eu lieu près de la cathédrale à partir de 1979, conduites par Yves Esquieu, et sur le site de la basilique funéraire retrouvée, près de la mairie actuelle, en 1986, par Joëlle Dupraz. Il reste sans doute d'autres découvertes à faire ; des peintures médiévales ignorées de tous ont été retrouvées ces dernières années dans une maison particulière et la maison de Lestrade recèle également des peintures du XIVe siècle fort intéressantes.

Mais Viviers, ville d'Histoire, ville-patrimoine, est aussi une cité innovante, une ville d'activité économique avec ce que cela comporte de vie sociale. Filatures du XVIIIe siècle et, plus récemment, le carreau-mosaïque, la chaux et le ciment, ont porté cette activité. Le groupe international Lafarge y reconnaît ses origines, exerce toujours son activité le long du Rhône et participe au patrimoine de la ville. Le « sucre filé» lui-même doit quelques-unes de ses lettres de noblesse à un Vivarois d'adoption, «Vivarois d'exception ».

C'est donc une histoire riche qui est présentée ici, depuis la préhistoire et les origines gallo-romaines jusqu'à l'apogée industrielle, avec des jalons posés pour l'avenir de la ville. Le lecteur y trouvera des articles relatifs aux grands moments historiques, aux monuments marquants, à des personnalités emblématiques, à des reflets de la vie sociale et économique de la cité, aux innovations techniques réalisées.

Yvonne LECLÈRE

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