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Carte d'Auguste Le Sourd, extrait de Essai sur les États du Vivarais depuis leurs origines et carte "Proposition de périmètres d'intercommunalité et les bassins de vie" (carte DDE 07) |
S'il est une question aujourd'hui débattue, parmi d'autres qui
portent en elles le devenir de nos sociétés - éducation,
santé - c'est celle de la définition des territoires particulièrement
en pays difficile et ici en Ardèche.
Question nouvelle ? Sans doute pas, mais question posée à chacun
- homme, femme, citoyen - appelé à s'en saisir dans une démarche
démocratique, que celle-ci soit "de représentation" ou "de
participation"... Question posée dans une société où chacun
est conduit à proposer sa réflexion au sein de sa commune et dans
l'un ou l'autre des cadres de vie, nombreux, qui organisent ou tentent d'organiser
la vie sociale, économique, politique.
À son habitude et dès lors que le sujet s'y prête,
Mémoire d'Ardèche et Temps Présent a souhaité se
tourner d'abord vers le passé et demander aux historiens de livrer le
résultat de leurs observations sur ce que furent la genèse du territoire,
des territoires, la perception que pouvaient avoir nos prédécesseurs
du cadre administratif, mais également du cadre judiciaire ou du cadre
religieux dans lesquels ils vivaient, et peut-être sur ce que furent alors
le poids d'un déterminisme naturel et celui de la volonté politique
dans la définition et les limites des territoires.
Et deuxième volet, poser la question des territoires aujourd'hui
dans leurs (trop ?) nombreuses déclinaisons, réfléchir ou
apporter les éléments de réflexion qui permettront à chaque
lecteur d'approfondir ses connaissances sur le passé, de préciser
son approche et sa pensée sur le sujet.
Ambitieux projet qui ne pouvait être conduit avec un objectif de complétude
mais dont le résultat présenté dans ces pages alimentera,
nous l'espérons, le débat.
À René Rebuffat, Olivier Darnaud, Pierre-Yves Laffont
et Christian Frachette, est revenu le soin de développer quelques-uns
des aspects qui qualifient le et les territoires en Vivarais dans les siècles
de l'Antiquité et du Moyen Âge. Et ce, avec une vision qui peut
porter sur un point précis, par exemple l'organisation des communications
sous les empereurs romains, parfois sur un horizon plus large, conduisant alors à s'interroger
sur ces territoires issus d'abord d'une configuration géographique tourmentée,
souvent de volontés, d'ambitions, de logiques politiques individuelles,
celles d'une classe dominante sans réelles relations avec les communautés
d'hommes et de femmes qui vivaient sur ses terres. Pour exemple, ces communautés
de vie écartelées entre différentes seigneuries, justices,
paroisses parfois.
À Jean-Marc Gardés nous devons de nous introduire
dans une autre perspective, celle qui, au cours de la Révolution française,
organise les territoires selon des critères sensés répondre
aux besoins de la Nation, et crée pour cela des entités, commune,
canton, département, répondant chacune aux besoins exprimés à différents
degrés par la vie sociale, économique et politique de chaque communauté.
Ce, avec bien des tâtonnements, des avancées, des reculs, des décisions
réductrices parfois, prises trop rapidement... mais avec la volonté d'aller
vers un cadre administratif et une organisation conçus par et pour le
peuple et dans lesquels nous vivons encore pour une large part...
À Henri Guibourdenche, entouré d'une équipe de Mémoire d'Ardèche et Temps Présent et à Pierre-Antoine Landel, président du Comité local de développement du CDRA Valence Drôme Ardèche Centre, il revenait de nous plonger au cœur des questions actuelles : Communautés de communes, Contrats de développement de Rhône-Alpes et interdépartementalité notamment. Questions d'aujourd'hui pour demain, sur lesquelles Mémoire d'Ardèche et Temps Présent a également souhaité connaître le point de vue du représentant de l'État, M. Claude Valleix, préfet de l'Ardèche, questions sur la nécessaire adaptation aux conditions socio-économiques du monde moderne et tenant compte de la réalité de vie des communautés, des "bassins de vie, travail, éducation, santé", résultat d'une histoire et aujourd'hui corps vivants.
Quels "bons territoires" pour l'Ardèche ? Ceux issus de considérations de voisinage, ou bien ceux où l'on vit, où l'on travaille, ceux qui, aux différents échelons, prennent en compte les relations humaines dans toute leur complexité pour accompagner leur épanouissement social, économique et culturel ?
Pierre LADET
